Un interprète peut travailler seul pendant un maximum de 90 minutes ; moins s’il travaille à distance. Si la réunion peut se prolonger au-delà de cette limite biologique, il faut engager deux interprètes qui se relaieront toutes les 20 à 30 minutes en présentiel, et toutes les 15 à 20 minutes à distance.
Pendant ses périodes d’inactivité, l’interprète passif ne se contente pas de se reposer : il aide constamment l’interprète actif en notant et en vérifiant les dates, les chiffres, les acronymes, en recherchant du vocabulaire et des références au fil du discours, en surveillant les connexions et en fournissant à son collègue tout ce dont il peut avoir besoin pendant son travail – eau, lumière, ventilation, matériel… Et surtout, il est attentif et prêt à prendre la relève en cas si l’interprète actif subit un incident quelconque (toux, gêne, perte de concentration).

Les plateformes d’ISD ont développé divers systèmes d’alerte pour demander la relève. Mais cette fonctionnalité se limite à organiser ce relais. Une véritable coopération entre le binôme d’interprètes n’est possible que lorsqu’ils partagent le même espace physique.
Il est donc toujours préférable d’utiliser un centre d’interprétation (en anglais, « hub »), muni de cabines d’interprétation insonorisées et correctement équipées, et de techniciens du son professionnels toujours attentifs au bon déroulement du service.
Sinon, les interprètes doivent se concentrer dans un cabinet d’interprétation – un studio privé, silencieux, équipé du matériel nécessaire (micros, écouteurs professionnels) et avec une double connexion Internet indépendante et de qualité (fibre optique + Ethernet).